Jean Beyeler


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Biographie

Nouvelle exposition du 23 mai 2012 au 30 juin 2012
Galerie Horizon - 25, rue du Perron - 1204 Genève
Du mercredi au vendredi de 11h à 18h - Samedi de 11h à 17h ou sur rendez-vous au +41(0)78 740 0330


Jean Beyeler - 1928-2005

Jean Beyeler, c’est l’histoire d’une passion, celle de la peinture.

Son parcours artistique connaîtra cinq périodes assez différentes les unes des autres. Ces différences ne procèdent pas d’une volonté de l’artiste mais d’une évolution intérieure avec des phases de transition.

Jean Beyeler naît à Genève en 1928. Un père peintre, un oncle violoniste, une tante pianiste, toute son enfance est baignée d’une atmosphère artistique à laquelle il est très sensible.

A onze ans, il peint son premier tableau un bateau dans la tempête. Ciel d’orage, déferlantes écumantes, silhouette d’un vaisseau propulsé dans les éléments déchaînés, cette première œuvre dégage une ambiance et un talent étonnants pour cet âge précoce.

Dès l’âge de vingt ans, Jean Beyeler peint avec plus de régularité. Commence alors la première période, durant laquelle il est influencé par le style de son père ainsi que par les peintres impressionnistes qu’il admire beaucoup. Les paysages du midi l’inspirent déjà. L’ombre et la lumière, les végétations, les ciels éthérés, les coloris de ses toiles sont tout en finesse.

Quelques années plus tard, il évolue vers une nouvelle période dite des «à-plats», qui s’inscrit dans une recherche de simplification du style. Le style est coloré, le traitement des sujets presque géométrique. Il se fait alors connaître dans le milieu des peintres et sculpteurs genevois. Epoque faste, couronnée du Prix Diday, du Prix Calame et du Prix de la Galerie Club de Genève. L’artiste est également deux fois lauréat du Prix de la jeune peinture genevoise (Galerie Motte)
Mais, alors que Jean Beyeler connaît un succès certain auprès de ses pairs et des critiques d’art, il éprouve la crainte de s’enfermer dans un procédé. C’est ainsi que le style de sa peinture change radicalement.

Cette nouvelle période est marquée par une attirance de l’artiste pour le peintre Chagall. Il lui semble alors primordial de laisser libre cours à son imagination. Monde magique emprunt de poésie et de mystère clown surgissant d’un rêve, loup hurlant à la lune, jeune femme irisée de bleu sur fond de ville endormie. Le trait se libère, devient plus expressif. L’artiste se dégage des contraintes de la figuration. Les teintes se rapprochent des couleurs fondamentales.

Trois expositions se succèdent qui ne rencontrent que peu de succès auprès du public. C’est une grande déception pour le peintre qui traverse une période très difficile de sa vie. Sa peinture devient alors sombre et violente, expression des tensions extrêmes qui l’habitent. Son style devient très personnel, expressionniste. C’est la période dite «noire». Celle-ci durera dix années, entre trente et quarante ans, durant lesquelles l’artiste pense que la plus haute expression de l’art est une représentation de la part tragique de l’existence. Il ressent en lui une force qui demande à s’exprimer. Il peint d’une manière très libre, forte, agressive parfois. Il brosse de grands paysages sombres et tourmentés. Ambiance de neige aux ciels bas et plombés, aux arbres décharnés, aux maisons désertées. La palette se dégrade en noirs, gris, bruns et blancs. La matière est épaisse, granuleuse. Les couches se superposent comme des strates. L’angoisse est là, poignante, qui nous saisit au détour d’une rue sans issue, de bâtisses refermées sur on ne sait quel secret, de personnages fantomatiques.

En 1967, à l’âge de quarante ans, Jean Beyeler fait l’acquisition d’une petite maison sur l’île de Porquerolles, dans le sud de la France.
Jean Beyeler a toujours ressenti une affinité particulière pour les paysages du midi et la douceur de sa lumière. Porquerolles sera pour lui une source importante d’inspiration. Est-ce d’être immergé dans la nature, loin des courants intellectuels artistiques dans lesquels il se reconnaît de moins en moins, est-ce les circonstances de sa vie qui s’améliorent, la peinture de l’artiste évolue vers plus de calme, de douceur et de lumière. Une nouvelle période débute, caractérisée par un retour vers l’impressionnisme.

La palette devient plus colorée, toute de nuances subtiles, créant une atmosphère empreinte de mystère.
Paysages de neige irisés d’une pâle lumière d’hiver, riches végétations méridionales habitées de mas aux lignes sobres, étangs reflétant les dégradés infinis des ciels, bouquets aux fleurs délicates, nus pudiques à la peau satinée, les œuvres de cette époque dévoilent la délicatesse et l’infinie sensibilité de leur auteur. Elles sont des invitations à la contemplation d’un paysage intérieur, d’un temps échappé à l’agitation de notre monde.
Douceur paisible, poésie du silence. Le ton est retenu, contenu, les toiles s’offrent comme des confidences. Des liens subtils peuvent s’établir avec le spectateur laissant surgir l’émotion, la mystérieuse vibration de la beauté.

C’est là du reste ce qui est au centre de la quête de l’artiste. Il dira souvent ne pas pouvoir expliquer, au-delà de la technique incontournable, ce qui insuffle l’inspiration d’une toile.

L’expression de l’émotion intérieure parait primordiale dans l’art : « Beaucoup d’intériorité et de poésie, c’est l’essentiel en peinture ».

Au fil des années, l’oeuvre de Jean Beyeler évolue vers toujours plus de luminosité et de sérénité, comme si le peintre projetait dans son art le calme et la beauté auxquels il aspire, lui qui restera un angoissé, profondément préoccupé par la souffrance, l’injustice et la folle évolution de notre temps.

Tout au long de sa carrière artistique, le peintre expose régulièrement dans des galeries genevoises, mais aussi à Lausanne, Berne, Thoune, Sion et Sierre.

Ses œuvres figurent dans des Musées et dans des collections suisses et étrangères.

En mai 2005, à l’âge de 76 ans, Jean Beyeler s’éteint dans sa maison d’Onex. Il laisse derrière lui une œuvre considérable de près de sept cents toiles et une très belle conception de l’art « Plus on avance, mieux on peint avec le cœur » « Je pense que la nouveauté tant prônée dans les milieux artistique doit ressortir malgré soi par la forme, la manière, le style. C’est une écriture. Il est évident qu’un tableau est une chose en soi, avec des problèmes de composition et de couleurs. Mais à mon avis, le plus important dans l’art est la part d’indéfinissable que j’appelle poésie. J’aime la peinture car avec des moyens très simples, quelques couleurs, un pinceau et une toile, on a la possibilité d’exprimer beaucoup »


Véronique Girardet-Beyeler

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